La plateforme d’information sur la vie de l’Église, Aleteïa, a sélectionné une série d’extraits d’écrits et d’homélies du pape lorsqu’il était encore Jorge Maria Bergoglio, archevêque de Buenos Aires. Nous vous en proposons ici une traduction inédite, sous forme d’abécédaire.
 

Avortement : « L’avortement n’est jamais une solution. Nous devons écouter, accompagner et comprendre [les femmes enceintes], afin de sauver les deux vies ; respecter l’être humain le plus petit et sans défense ; adopter des mesures pour préserver sa vie et permettre sa naissance ; et ensuite être créatifs dans la recherche de solutions qui le mèneront à un complet développement de sa personne. » (16 septembre 2012)

Défense du mariage : « Ce qui se joue, c’est l’identité et la survie de la famille : père, mère et enfants. C’est la vie de tant d’enfants qui seront discriminés d’emblée car ils seront privés du fait de mûrir entre leur père et leur mère, tel que Dieu l’a voulu. Ce qui se joue, c’est un rejet frontal de la loi de Dieu, qui plus est gravée en nos cœurs. Ne soyons pas naïfs : il ne s’agit pas d’une simple lutte politique, mais d’une tentative de destruction du plan de Dieu. Il ne s’agit pas d’un simple projet de loi (ce n’est là que l’instrument) mais d’une poussée du père du mensonge qui entend confondre et tromper les enfants de Dieu. » (8 juillet 2010)

Éducation : « Notre travail éducatif [doit tendre à] une certaine harmonie : l’harmonie de tous les enfants qui nous sont confiés, leur harmonie intérieure, celle de leur personnalité. C’est en travaillant à la façon des artisans, imitant ainsi Dieu, en modelant la vie de ces enfants, que nous pourrons atteindre cette harmonie. Et les sauver de dissonances toujours obscures. L’harmonie, elle, est lumineuse, et la lumière, clarté. L’harmonie d’un cœur qui croît et que nous accompagnons sur ce chemin éducatif est ce qu’il faut atteindre. » (18 avril 2012)

Évangélisation : « Il ne suffit pas que notre vérité soit sûre, ni que notre action pastorale soit efficace. Sans la joie qui naît de la beauté, la vérité devient froide, sans pitié et prétentieuse, comme on le voit dans le discours aigri de nombreux fondamentalistes. On dirait même qu’ils mâchent de la cendre au lieu de savourer la douceur glorieuse de la Vérité du Christ, vérité qui illumine d’une paisible lumière toute la réalité et qui l’assume chaque jour telle qu’elle est. Sans la joie de la beauté, le travail pour le bien devient une laborieuse recherche de l’efficacité pour l’efficacité, comme on le voit chez de nombreux activistes débordés. On dirait même qu’ils cachent la réalité derrière un linceul de chiffres au lieu de l’oindre de l’huile de la joie profonde qui transforme les cœurs, un à un, depuis l’intérieur. » (22 avril 2011)

Foi : « L’expérience de la foi nous place dans l’expérience de l’Esprit, et se traduit par la capacité de se mettre en chemin… Rien ne s’oppose plus à l’Esprit que le fait de s’installer, de s’enfermer. Quand on ne passe pas par la porte de la Foi, la porte se referme, l’Église s’enferme. Le cœur se replie sur lui-même et la peur et le mauvais esprit font tourner la Bonne nouvelle en vinaigre. Quand l’huile de la foi s’assèche, devient rance, l’évangélisateur cesse de la transmettre. Il perd sa bonne odeur et devient la cause de scandales et de l’éloignement de beaucoup.

Celui qui croit est le bénéficiaire de cette béatitude qui traverse tout l’Évangile et qui résonne tout au long de l’histoire, comme sur les lèvres d’Élizabeth : “Heureuse celle qui a cru.” Ou encore, comme Jésus le dit à Thomas : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu !” » (9 juin 2012)

Humilité : « Dès le plus jeune âge, l’humilité révèle à la conscience humaine ses propres capacités. En effet, plus nous sommes conscients de nos dons et de nos limites, plus nous nous libérons de cet aveuglement qu’est l’orgueil. De même que Jésus louait le Père d’avoir révélé cela aux tout-petits, de même nous devrions louer le Père d’avoir fait émerger […] cette liberté. » (25 mai 2011)

Justice : « L’injustice assombrit tout. Qu’il est triste de constater que chacun pourrait avoir à sa suffisance et que ce n’est pas le cas. Dire “tous les enfants”, c’est dire l’avenir. Dire “tous les retraités”, c’est dire toute notre histoire. Notre peuple sait que le tout est plus grand que les parties. Pour cela nous demandons “du pain et du travail pour tous”. Qu’il est méprisable, en revanche, celui qui amasse […], celui qui a un cœur si petit, si égoïste, et qui ne pense qu’à emporter une mise qu’il devra laisser derrière lui après sa mort ! Parce que personne n’emporte rien dans la tombe. Je n’ai jamais vu de camion de déménagement derrière un cortège funèbre ! Ma grand-mère nous disait : “Le linceul n’a pas de poches !” » (Homélie du 7 août 2012)

Marie : « Parce que Dieu ne pouvait s’inscrire humainement dans notre histoire, il avait besoin d’une mère et Il nous l’a demandée. Elle est la Mère vers qui nous levons nos yeux aujourd’hui, la fille de notre peuple, la servante, la toute pure, l’unique de Dieu ; la discrète qui fait place pour que le Fils réalise le signe. Elle est celle qui a toujours rendu possible cette réalité [de l’Incarnation]. Pas comme si elle en était propriétaire ou même protagoniste. Mais comme servante. L’étoile qui sait s’éteindre pour que le Soleil apparaisse. » (7 novembre 2011)

Relativisme : « Le relativisme, prenant prétexte du respect des différences, homogénéise tout par la transgression et la démagogie ; il permet tout pour ne pas assumer la contrariété qu’exige le courage réfléchi de défendre valeurs et principes. Curieusement, le relativisme est absolutiste et totalitaire. Il n’autorise aucun discours différent de lui-même. Il ne diffère en rien de paroles comme : “Fermez-la !” ou : “Ce ne sont pas vos affaires !” Le pouvoir comme unique idéologie est un mensonge de plus. » (25 mai 2012)

Violences sociales : « Nous vivons avec la violence qui tue, détruit les familles, avive guerres et conflits dans tant de pays du monde. Nous vivons avec l’envie, la haine, la calomnie et de la superficialité dans notre cœur. La souffrance des innocents et des pacifiques ne cesse de nous gifler. Le mépris des droits des personnes et des peuples plus fragiles ne nous sont pas si étrangers. »